Espoir, frustrations et gentils garçons
Voici 3 mots qui peuvent résumer le déplacement à Chartres du samedi.
Il y a eu 2 matchs en un.
La première mi-temps (8-0 Antony), la 2è (10-0 Chartres).
A l’approche de la partie les consignes étaient claires. Pour pouvoir éviter de perdre de peu, il fallait que l’équipe se rééquilibre. C’était la mission des 3⁄4 qui avaient été dominés il y a une semaine.
Il fallait réduire les fautes et jouer plus debout afin d’assurer une continuité et imposer un rythme infernal à l’adversaire.
Dès le coup d’envoi, on sent nos petits rouges présents, prêts à ne pas reproduire les mêmes erreurs. La furia adverse est contenue et le réalisme est antonien. Une pénalité et un essai pour arriver à 8-0. L’essai est un exemple de réalisme mais aussi un exemple de ce que l’on peut (doit) faire. Jouer, varier, mettre la pression et déplacer la balle sur plusieurs temps de jeu et lire les zones faibles adverses. CQFD.
Les gars ont rempli le contrat, les 3⁄4 ont répondu aux attentes. Mais le score n’est pas large et quelques carences subsistent (défense individuelle, indiscipline, investissement inégal des joueurs dans le combat).
En face, le public galvanise leurs joueurs. La révolte chartraine va avoir lieu. C’est sûr.
Hélas, très vite, Antony cumule les blessés, le 9, le 10, le 12, c’est l’hécatombe. La mécanique se grippe. Chartres marque un magnifique essai, modèle de balayage de terrain et de variation. Bravo. Le score est encore favorable mais l’indiscipline, les pertes de balle en conquête, nous privent de munitions pour « tuer » le match et annihiler les espoirs adverses.
Chartres repasse devant après une longue séquence devant la ligne. Logique.
Bien entendu, comme c’est souvent le cas, nos rouges se rebiffent et mettent un peu plus d’intensité. Peu de réelle occasion de marquer un essai mais ils provoquent la faute de l’adversaire. A 4mns de la fin puis à 2mns deux pénalités. La pression monte et tout le monde sait que 3 points permettrait de remporter cet affrontement.
Hélas, la balle se refuse au bras des poteaux. Ca ne sera pas pour cette fois…
On ne rate pas, on ne perd pas, on apprend nous dit l’adage.
Le bilan est loin d’être catastrophique et il faut continuer à bien travailler.
L’espoir est permis de débloquer le compteur des victoires.
La frustration est certaine, légitime mais il faut être réaliste aussi sur nos limites actuelles.
Gentils garçons, oui, tu lis bien, gentils garçons.
Voilà l’axe d’amélioration n°1. Ce groupe possède un gros potentiel, ce groupe peut faire de belles choses mais ce sera sous conditions.
Que tout le monde s’y mette et donne le meilleur de soi-même. Certains sont encore tendres, gentils.
Et c’est super d’être gentils ! Mais pas sur le terrain. Le rugby est un sport de combat !
Il faut rentrer sur le terrain avec une réelle volonté de dominer son adversaire. Tu crois qu’il se dit quoi l’adversaire. « Je vais y aller mollo car je suis bien élevé ? »
Pourtant tu es courageux quand tu es dos au mur ! Preuve que tu es capable de soulever des montagnes.
Grandir, c’est savoir agir par soi-même, ne pas subir les évènements, être pro actif.
C’est qui le patron ????
C’est toi le patron !
Toi qui te lances dans la bataille pour donner le meilleur, pour toi et surtout pour les copains.
Toi qui dois refuser de voir les coéquipiers les plus courageux se faire mal à ta place car ils plaquent, soutiennent et affronte l’adverse plus que toi, et surtout parce que tu ne l’as pas fait.
L’aventure ne sera belle qu’à cette condition, sinon, nous mourrons à quelques encablures d’adversaires à notre portée. Mais qui mériteront leur victoire par leur force collective et leur abnégation individuelle.