Nous voici au bout d’une longue route commencée en septembre dans la plus totale expectative concernant la saison à venir. Le premier entraînement de l’année parait aussi loin que quand Jack Crabb, alias Little Big Man, retrace son parcours en voix off du film éponyme.
En ce samedi printanier, nous recevions l’équipe de Dijon dont nous étions revenus avec un succès improbable, 2 essais de 90m marqués lors des 3 dernières minutes. Sûr que les dijonnais nous promettaient un vrai combat, un little big horn en short et crampons.
Pour nos « petits » rouges, l’enjeu était simple mais de taille. Gagner avec le bonus offensif malgré tout car nos adversaires directs, le PUC, étaient à 4 points et en jouant le dernier, ils allaient automatiquement en gagner 5. Une défaite sans bonus et la qualification était plus que compromise.
Ce championnat est terrible (à nos chères instances, qualifier plus d’équipe c’est permettre à plus d’ados de vivre de belles choses). Le droit à l’erreur n’existe pas.
Le plan d’avant le match était clair ; il fallait reproduire le combat du dernier match, améliorer la réussite individuelle au plaquage et se montrer plus réaliste en attaque. Notamment les ¾ qui avaient perdu en efficacité ces derniers temps.
Mais, parce qu’il est écrit que rien ne sera simple cette année, plusieurs absents pour ce match dont un 1h avant le coup d’envoi.
Malgré cela, le début du match est presque parfait et seul un péché de gourmandise nous empêche de scorer à la première attaque. Rageant.
En face, l’adversaire se montre menaçant et fait parler la puissance de ses avants. Et comme à l’accoutumé, nos cadets finissent par écœurer leurs adversaires par un contre ruck devant la ligne, un contre en touche et un ballon volé en mêlée. Leur chance est passée et Antony se lâche. Orgie de passe, de jeu au pied, de défense aussi. Le récital est aussi efficace en points que varié techniquement et tactiquement. Le score monte à 33-0. Magnifique.
L’heure est à la rotation, au temps de jeu maximum pour les copains remplaçants qui méritent de jouer, de montrer ce qu’ils valent à l’approche des phases finales. Cette stratégie, risquée parfois, est voulue par les coachs.
Evidemment cela perturbe l’équipe et déséquilibre le rapport de force. Dijon reprend du poil de la bête et marque un essai mérité. La tension monte et la menace de perdre le bonus se fait sentir.
C’est dur, tendu, pénible. Mais il est important que tout le monde joue, prenne du plaisir, participe à l’aventure et se forme pour être prêt, performant, et un jour, être un leader dans le jeu.
Mais le groupe ne lâche rien. Le score est conservé dans la douleur. 33-7 score final.
Tel un troupeau inarrêtable de bisons, les cadets d’Antony continuent, non plus de rêver, mais d’ambitionner, défouler le plus de plaines possibles jusqu’à la fin de l’année, en gardant cette force collective, cette rage de vaincre et cette abnégation qui la rend injouable. A condition de rester modeste et collectif…
La griffe du collectif 🔴🔵